Contournement Nord de Maubeuge – acquisitions foncières

1. Délibération cadre concernant les acquisitions foncières
2. Acquisition d’un terrain dans le cadre de la phase 1 du projet de Contournement Nord de Maubeuge – Rapport n° DV/2022/73


Vote Contre – Intervention de Simon Jamelin,
pour le groupe écologiste Europe Ecologie Les Verts –Génération.s

Monsieur le Président , le groupe écologiste intervient à nouveau au sujet d’un de vos projets de contournement routier. Nous voterons, vous vous en doutez, contre ce projet de contournement et si votre réaction outrée est attendue je vous demanderai de ne pas caricaturer nos propos dans votre réponse. Notre position est aussi celle de nordistes que nous avons rencontrés, notamment du collectif opposé au projet. Si vous ne souhaitez pas respecter notre voix respectez au moins la leur. Ce sont aussi des habitants du Nord.

Ce projet est un projet pensé au XXème siècle qui ne répond en rien aux enjeux d’aujourd’hui. Un projet qui détruit des terres, des fermes, des habitations. Pour reprendre vos mots Monsieur Belleval : « Allez donc leur expliquer ».

Ce contournement va contre les exigences de préservation de la biodiversité et contre les objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols. Ce contournement sera responsable de l’imperméabilisation de 70 hectares de terres agricoles et de la destruction de 1450 mètres de haies dans le bocage du quartier du Grand Bois. Cette fois encore vous allez nous répondre « compensation » mais nous vous le répétons : le meilleur moyen de ne pas avoir à compenser c’est de ne pas détruire. Votre projet va donc à contre-courant de la mise en œuvre opérationnelle de la loi « Climat et Résilience » qui prévoit une division par deux de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers entre 2022 et 2031.

Par ailleurs, vous qui avez à cœur la coopération transfrontalière, nous nous permettrons de vous faire remarquer que l’intérêt du projet de contournement nord de Maubeuge est remis en cause par l’abandon en 2019 de la liaison RN54 entre Erquelines et Lobbes par le gouvernement wallon qui se positionne contre de nouveaux projets routiers à l’heure de l’urgence écologique. Là encore, si vous ne nous écoutez pas, vous écouterez peut-être nos voisins. Nous nous étonnons d’ailleurs du coup de ce projet puisque vous prévoyez un coût de 10 millions d’euros au km alors que le projet wallon prévoyait environ 5 fois moins. Monsieur Belleval, 1 seul km de cette route coûte plus cher que tout votre budget annuel pour l’environnement.

Nous nous interrogeons également sur le financement de la phase 2 du projet qui s’élève à plus de 53 millions d’euros et sur le niveau de participation du Département et de la Communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre. Nous pensons que cet argent public serait mieux utilisé à financer des aménagements de sécurisation permettant de diminuer la vitesse notamment sur l’avenue Jean Jaurès à Maubeuge (RN 49), et la route d’Avesnes (RD 602) à Louvroil, mais aussi pour requalifier l’espace public et soutenir les activités économiques locales pour favoriser l’attractivité du territoire.

De manière plus générale, au-delà de ce projet de contournement Nord de Maubeuge :

Nous pensons que votre stratégie pour désenclaver les territoires n’est pas la bonne et nous vous mettons en garde : au-delà des risques graves pour la biodiversité locale, vos projets routiers contribueront à assécher les territoires car quand vous affirmez que la route permettra de revitaliser le tissu économique, nous vous répondrons qu’elle conduira les habitants à aller travailler toujours plus loin de chez eux et à désertifier les centralités et les zones d’activités trop éloignées des nouveaux aménagements routiers.

Chers collègues, plutôt que de construire des routes qui nous engagent pour les 50 prochaines années, qui supposent des coûts d’entretien importants et qui contribuent à détruire la biodiversité de nos territoires et donc le bien-être de nos habitants, nous vous engageons à réorienter dès aujourd’hui votre politique de mobilité et à travailler en coopération avec la Région et les intercommunalités au développement des réseaux ferroviaires, cyclables et de transports en communs, seuls à même au XXI ème siècle, de conjuguer mobilité et préservation de nos territoires.