Rapport 2022 sur la situation du Département en matière de développement durable – année de référence 2021
Intervention de Maël Guiziou,pour le groupe écologiste Europe Ecologie Les Verts – Génération.s
Monsieur le Président,
« Au vu des données scientifiques récentes, particulièrement préoccupantes sur l’évolution du climat, l’érosion de la biodiversité et des sérieuses menaces que font peser ces perspectives pour la prospérité, la stabilité et la sécurité, le département a souhaité renforcer son action et prendre la pleine mesure des changements systémiques à opérer dans les modes de vie. »
Ce propos introductif au rapport du département en matière de développement durable, nous le partageons, nous n’en aurions pas changé un mot. La question qui se pose à la lecture du rapport c’est : a-t-on pris la mesure de l’ampleur de la tâche et des enjeux exposés ? Notre motion d’urgence climatique propose cette accélération qui nous semble indispensable. Nous regrettons par ailleurs que le plan pluriannuel d’investissement ne soit pas communiqué, plan qui permettrait de planifier sur le long terme les financements liés à Nord durable.
Alors oui, certains points du rapport vont clairement dans le bon sens, notamment l ‘introduction d’un bonus nord durable dans l’ADBV, le plan de déplacement des agents ou le développement des possibilités de subvention des aménagements cyclables.
Cependant, sur la méthode, nous pensons que le département pourrait améliorer son rapport en prenant exemple sur le rapport de redevabilité du CD Gironde ou du rapport DD Ille-et-Vilaine : demander à l’AFNOR une évaluation de la Responsabilité sociale des organisations et analyser les politiques au regard des 17 Objectifs de développement durable.
Sur le fond, concernant l’agriculture, nous regrettons que seuls 3 collèges aient atteint 20 % de bio, nous vous encourageons à mettre en place une évaluation fine pour identifier les établissements publics qui ont besoin d’être accompagnés pour atteindre les objectifs de la loi Egalim, notamment pour passer à 50% de produits durables dans la restauration collective. Nous regrettons le manque d’anticipation sur le sujet : la loi Egalim est entrée en vigueur le 1er janvier 2022 : cette évaluation aurait dû être menée avant, pas après, au risque de mettre nos établissements en difficulté.
Pour accélérer dans ce sens, le département pourrait créer des fermes départementales ou soutenir davantage des coopératives d’installation en agriculture paysanne.
Concernant la rénovation énergétique des bâtiments privés, nous souhaiterions des objectifs plus ambitieux. La question de l’isolation est cruciale, comme on le voit actuellement et le département devrait à nos yeux davantage se saisir de ces enjeux
Concernant le zéro artificialisation nette, le compte n’y est pas. L’aborder dans les réunions de PLU ne suffit pas. Quand vous choisissez d’accélérer l’artificialisation des terres via de nouveaux axes routiers, vous ne prenez pas la pleine mesure des enjeux et êtes très loin de votre objectif de « zéro artificialisation » nette. Or, agir maintenant ce n’est pas uniquement se soucier des générations futures. C’est se préoccuper du présent. Les inondations de cet été en Wallonie ont coûté plus de 1,3 milliards d’euros et l’ampleur impressionnante de ce fardeau financier s’explique par l’artificialisation des terres et la construction en zone inondable.
Agir contre l’artificialisation des terres, agir pour le développement durable du territoire c’est agir pour les générations actuelles et les finances publiques.
Je vous remercie.