Adhésion du Département du Nord au Syndicat Mixte pour l’exploitation du Parc Animalier de Maubeuge Rapport n° DTT/2023/28
Pour – Explication de vote de Simon JAMELIN
Monsieur le Président, chers collègues,
Vous nous proposez d’adhérer au syndicat mixte pour l’exploitation du parc animalier de Maubeuge. Autrement dit vous nous proposez de prendre une part dans le financement de l’exploitation d’un zoo. Le terme d’exploitation choisi dans le titre de la délibération a son importance puisque c’est bien en partie d’exploitation animale dont nous parlons ici, exploitation animale contre laquelle les écologistes et un certain nombre d’associations ont pris position depuis longtemps.
Pour autant, on a tous des souvenirs liés à une visite au zoo. On a tous des souvenirs liés à un animal en particulier. Pour moi, c’était Christian le Rhinocéros du zoo de Lille que je prenais plaisir à aller voir régulièrement quand j’étais petit. Et je me souviens d’un sentiment mitigé : j’étais heureux d’aller le voir, mais cette visite avait un arrière goût un peu amer sur lequel je peux mettre des mots aujourd’hui : la vraie place d’une espèce est dans son milieu naturel.
Heureusement, la protection des espèces et du bien être animal sont depuis devenu des sujets auxquels les gens sont attachés , et les zoos et les institutions qui les financent ont su évoluer, parfois pas aussi vite que nous aimerions.
C’est pourquoi nous voterons pour cette délibération. Participer financièrement à l’exploitation du Parc Animalier de Maubeuge permettra au Département d’avoir un droit de regard sur la question du bien être animal et d’accompagner les évolutions nécessaires. Si un zoo est un lieu de visite, il doit être aussi un lieu de conservation des espèces et de sensibilisation au bien être animal. C’est d’ailleurs la vocation d’origine, non commerciale, du parc animalier de Maubeuge.
Participer au conseil syndical pourrait être l’occasion pour les représentants du Département de demander si le Parc animalier de Maubeuge ne pourrait pas remplacer sur le long terme les « grands mammifères » sauvages par des espèces endémiques d’Europe menacées ou en déclin à cause du réchauffement climatique.
Cette participation pourrait aussi être l’occasion d’étudier la possibilité d’aménagement d’un « refuge », afin d’accueillir les animaux sauvages issus des cirques itinérants à partir de 2028.
Accompagner la transition des parcs animaliers vers des lieux de conservation et de soin des espèces est une nécessité. Cette nécessité s’accompagne de celle de mettre un frein aux projets qui nuisent à la biodiversité. Partout, tout le temps, y compris dans le département du Nord. À défaut, les parcs animaliers deviendront juste des lieux de mémoire.