Motion relative aux violences faites aux élus

Motion déposée par le Groupe Union pour le Nord relative aux violences faites aux élus Rapport n° DAJAP/2023/328
Vote Pour – intervention de Stéphanie Bocquet

Monsieur le Président, chèr.es collègues, mesdames, messieurs,

Le groupe écologiste votera cette motion.

Comme tout le monde ici, nous condamnons sans réserve toute forme de violence à l’égard des élu.es, qu’ils ou elles soient élu.es au niveau local ou national.

Les écologistes ne sont pas en reste.

Pour rappel, 10 février 1999 : le saccage, avenue de Ségur, du bureau de Dominique VOYNET, alors ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement par un commando composé de militants de la FNSEA (fédération nationale des exploitants agricoles) et du CNJA (centre national des jeunes agriculteurs).

Puis on a eu : les « khmers verts », les « ayatollahs de l’écologie » ou encore la « peste verte ». Enfin, les éco-terroristes en octobre 2022 par le ministre de l’intérieur lui-même. Et tout dernièrement, il y a un peu plus d’un mois, en Corrèze, une banderole « Mort aux écolos » accrochée sur l’un des chars du défilé de la St Bernard à Pérols sur Vézère.
Ce char était conduit … par le maire de la commune !

On est d’accord ? Ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à la haine, n’est-ce pas ? Inciter à la violence envers les militants écologistes, c’est grave et c’est dangereux, exactement comme quand le ministre de l’intérieur nous qualifie de terroristes.

 En août dernier, l’assemblée générale de La FEVE (la fédération des élus verts et écologistes) a voté la possibilité d’ester en justice pour la préservation des intérêts et la protection de ses membres. Cette décision intervient suite aux attaques contre les élu.es en général et les élu.es écologistes en particulier. N’oublions pas que les violences contre celles et ceux qui dénoncent la crise écologique s’intensifient : plus la crise climatique s’intensifie et plus on va nous rendre responsables de la dénoncer. N’oublions pas cette tonalité brutale du débat public qui présente le mouvement écologiste comme ennemi des valeurs républicaines, les fameux « éco-terroristes » et qui cible notamment les élu.es écologistes.

Cette dérive autoritaire du gouvernement et de sa majorité, qui repose sur la manipulation de l’opinion, fragilise la démocratie.

Au-delà du constat et de la condamnation de toute forme de violence envers les élu.es, quelles solutions ? Vous demandez un arsenal répressif renforcé. Les sanctions pénales existent déjà, mais les élu.es doivent être mieux accompagné.es lorsqu’ils et elles font face à des violences, et les moyens de la justice renforcés.

Mais cela ne suffit pas de raisonner uniquement en termes de répression.

Vous mentionnez une crise civique profonde. Il faut pouvoir y répondre autrement. Exemplarité des élu.es, partage du pouvoir, fin du cumul des mandats, notamment dans le temps, considération renforcée pour l’ensemble du corps social dont nous tenons notre mandat, respect mutuel entre élu.es et surtout, respect des élu.es envers les citoyennes et les citoyens.

Tout cela est bien plus de nature à revitaliser notre démocratie et à éviter une crise de l’engagement public. Pour rappel, les élu.es écologistes agissent dans le respect de la non-violence, principe fondamental de leur engagement.

Pour autant, nous refusons de subir les violences et les menaces qui mettent à mal le pacte républicain et démocratique.

Je vous remercie.