Aides à la Sécurisation des Routes Départementales en Agglomération

Session du conseil départemental du Nord du 26 septembre 2022 

Aides à la Sécurisation des Routes Départementales en Agglomération (ASRDA) – Programme 2022 Rapport n° DV/2022/301

Vote Pour – Intervention de Maël Guiziou, pour le groupe écologiste 

Madame, Monsieur,

Au premier semestre 2022, il y a eu 1.563 tués sur la route en France, soit un bond de plus de 25 % par rapport à l’an dernier. La sécurité routière demeure un enjeu central de la sécurité publique.

Dans ce cadre, la sécurisation des routes est essentielle. L’apaisement des villes et la réduction de l’accidentologie nécessitent une réduction de la vitesse des véhicules motorisés. Cette réduction est facilitée par les ralentisseurs, chicanes et feux de régulation.

Ces équipements permettent un meilleur confort de vie des riverains, sans consommer de nouveaux espaces naturels et donc sans artificialisation supplémentaire des sols. Les nordistes sont en demande de ce type d’équipement, comme l’illustre régulièrement La Voix du Nord, par exemple le 2 septembre concernant une route départementale rue de la Chaussée à Bavay.

Cependant, nous voyons deux limites dans ce rapport:

-> tout d’abord, les aménagements de sécurisation cyclables ne représentent que 11,7% du budget du programme cette année, ce qui nous apparaît bien peu au regard des besoins et de la dynamique de développement de ce moyen de transport économe en denier public et bon pour la santé et l’environnement. De plus, ce rapport met dans la même catégorie piste et bande cyclable, or le dramatique accident à Loos la semaine dernière a bien montré qu’une simple bande n’est pas sécurisante. Et ce cas n’est pas isolé, 7 cyclistes ont trouvé la mort sur les routes du Nord depuis le début de l’année.

Pour prendre un exemple récent, qui sort du cadre de cette délibération mais qui illustre bien le manque d’aménagements cyclables, nous avons pu constater que les travaux d’aménagements d’un rond-point à l’intersection de la RD630,  de l’avenue Georges-Pompidou et de la rue du Champ-de-Tir à l’ouest de Cambrai engagés depuis le 12 septembre, n’inclut pas d’aménagements cyclables (juste trottoirs, implantation d’espaces verts et réseau d’éclairage public) alors qu’il s’agit pourtant d’un chantier d’envergure largement cofinancé par le Département du Nord (831 000 euros de la ville de Cambrai, 173 110 euros de la CA de Cambrai, 484 680 euros du CD Nord). Le département pourrait pourtant jouer un rôle moteur.

-> De plus, nous regrettons que seul deux tiers des fonds du programme soient consommés. Nous avons besoin d’être proactifs dans ce domaine. Il est peut être nécessaire d’aider les collectivités dans leur ingénierie, par exemple via l’appui d’I-nord, afin qu’elles se saisissent bien des moyens mises à leur disposition par le Département.

Pour conclure, nous souhaitons que le Département joue pleinement son rôle de moteur de la sécurisation des villes et campagnes, facilitant une circulation cyclable et piétonne sécurisée, y compris en dehors des aires urbaines.