Convention de partenariat avec la MEL

Conseil départemental du 27 juin 2022

Convention de Partenariat entre le Département du Nord et la MEL

Abstention – Intervention Céline Scavennec, pour le groupe écologiste

Cette Convention vise à renforcer le partenariat entre la MEL et le CD59. En effet, depuis la loi NOTRe et les transferts de compétences qui ont suivi, la voie naturelle des relations entre la MEL et le Département ne peut être que celle du renforcement. Certains territoires vont même tellement loin dans le renforcement qu’ils fusionnent métropole et département, à l’instar de la Métropole de Lyon, mais nous n’en sommes pas encore là. 

Ici on s’engage donc à « renforcer » et c’est déjà pas mal. On devra donc se contenter de ces 5 axes sur lesquels vous vous êtes mis d’accord avec le Président de la MEL. 

Vous l’avez rappelé récemment, Monsieur le Président, le territoire de la métropole abrite 50% des habitants du Nord, mais le développement de la métropole impacte bien évidemment tous les Nordistes et même au-delà, tous les habitants de l’aire métropolitaine de Lille dans leur vie quotidienne, et en grande partie de la Région. 

Sur le territoire de la MEL, les compétences départementales se déploient en articulation étroite avec un acteur institutionnel majeur qui dispose d’un budget annuel de près de 2 milliards d’euros (quand le Département pèse 3,6 milliards). Comment faut-il travailler ensemble, et plus précisément sur quoi devons-nous porter l’effort ? Dans l’intérêt bien sûr des habitants de la métropole et des nordistes.

– Sur un engagement commun de lutte contre la pauvreté, c’est l’axe 2 de cette convention : bien évidemment. Nous soutenons clairement ces actions en matière de politique de la Ville (y compris à travers les PTS, c’est une très bonne chose), c’est d’ailleurs dans les quartiers prioritaires de la Politique de la Ville que se concentrent les enjeux portant sur le logement, l’inclusion, l’emploi, la prévention, la jeunesse, la santé, etc.

– Sur une collaboration en matière de foncier et patrimoine, ça tombe sous le sens.

– Sur la gouvernance, nous y sommes très attentifs mais la Convention n’est pas très précise à ce stade malheureusement. En tout cas, en tant qu’élus départementaux de la métropole nous y serons très vigilants, et puisqu’il nous est souvent rappelé ici que nous sommes « lillois » comme si c’était un problème… sachez que nous sommes à votre disposition pour participer à cette gouvernance, ou plus exactement nous serions surpris d’en être exclus. 

J’en viens maintenant à 2 axes de la Convention qui nous interrogent : l’axe 3 sur la « transition écologique et la protection de l’environnement » est très insuffisant. 

Les 2 actions qui sont indiquées sont essentielles, l’agriculture et la mobilité, mais ce qui saute aux yeux c’est le silence de la convention sur l’adaptation de nos villes aux conséquences du changement climatique. La semaine dernière, nous avons connu encore une période de canicule, nous savons tous désormais que nos villes ne sont pas du tout adaptées à ces phénomènes : pas ou peu d’arbres, d’ombre, d’eau, du béton qui renforce les ilôts de chaleur et augmente les risques sanitaires. Il y a urgence à agir pour adapter les zones urbaines au réchauffement du climat. 

Je terminerai par l’axe 1 sur le rayonnement du territoire, qui est manifestement celui qui suscite le plus d’engouement car il est plus précis dans les actions proposées. 

C’est une convention dont on ne va pas demander un vote séparé mais je voudrais pointer deux éléments : 

– L’accueil de la flamme olympique pour 180 000€. De nombreux Départements ont dénoncé ce gaspillage, en arguant du fait, notamment, qu’il n’y a aucune retombée économique dans cet évènement. A la différence du Tour de France par exemple, quoi qu’on pense du Tour de France, cet événement génère du chiffre d’affaires pour les acteurs de l’hôtellerie restauration, c’est objectivement démontré. Pas la flamme olympique. En plus, s’il s’agit de profiter d’un match de foot pour montrer la flamme au stade Pierre Mauroy, sport populaire certes, mais sport business par excellence, à mille lieues des valeurs de l’olympisme, on est vraiment ambigu en termes de message…

En regardant vers la flamme olympique avec le Président de la MEL, Monsieur le Président, vous regardez ailleurs, pendant que les quartiers de béton de la métropole brûlent à cause des canicules à répétition.

– La piscine olympique de Saint Sauveur : ce projet ne fait pas consensus, vous le savez, notre groupe s’oppose à la Ville de Lille, à la MEL, et ici encore à l’implantation de cet équipement sur ce site-là. 

Le Département, s’il souhaite intervenir en soutien aux projets lillois devrait les choisir en cohérence avec ses grands objectifs de solidarité humaine et solidarité territoriale. 

En conclusion, nous nous abstiendrons sur cette convention. Si la flamme olympique et la piscine à St Sauveur avaient fait l’objet d’un vote séparé, notre groupe aurait voté favorablement cette Convention et je rappelle que nous serons intéressés à participer à la faire vivre à travers la gouvernance qui sera mise en place.