Convention de partenariat financier entre le Département et la Communauté Urbaine de Dunkerque dans le cadre de la réalisation du Barreau de Cappelle-la-Grande Rapport n° DV/2022/184
Vote contre – Intervention de Maël Guiziou
Monsieur le Président,
Chères collègues,
Là encore, ce projet routier est vieux de plusieurs décennies et ne nous apparaît plus d’actualité à l’heure de l’urgence écologique et climatique.
Ce projet routier de 1,7 km coûtera 15,6 millions d’euros, 50% CUD, 50% Nord.
Le dossier de concertation préalable rappelle que cette nouvelle voie devra préserver le réseau de wateringues et constate que “le site est globalement recensé comme une Zone à Dominante Humide”.
Or, Les zones humides jouent plusieurs fonctions essentielles d’épuration, de filtrage et de rétention d’eaux, limitant les inondations et très utiles lors des épisodes de sécheresse tels que celui que nous connaissons actuellement.
Ce sont également des puits de carbone indispensables à la lutte contre le changement climatique et des réservoirs précieux de biodiversité. Le dossier de concertation préalable note ainsi qu’un “enjeu floristique important a été identifié dans la zone avec la présence de 3 espèces protégées régionalement.” Le meilleur moyen de préserver ces espaces c’est de ne pas faire passer au milieu un axe routier!
Cette route entraînera également des nuisances sonores dans les rues voisines.
Un des objectifs pointés par la délibération c’est de diminuer le trafic sur d’autres axes. Peut-être, mais il est probable que le trafic global progresse et que les bouchons reviennent : une nouvelle infrastructure routière se traduit par un “trafic induit”, la création d’une nouvelle voie attire un trafic automobile supérieur, les automobilistes profitant de l’effet d’aubaine pour se déplacer plus souvent et plus loin, voire, à plus long terme, pour localiser leur emploi ou leur logement plus loin.
Concernant les modes doux, le rapport de concertation mentionne l’absence de barreau routier comme seulement effet négatif réductible, considérant donc qu’il est possible de développer les voies cyclables sur la zone sans cet aménagement routier.
Pour finir, je me permettrais de reprendre les propos très justes de l’intervenant du Shift Project dans la très intéressante visioconférence “ Décarboner l’administration publique” organisée ce mois-ci à destination des agents du Département et introduite par le DGS :
« 95% des impacts environnementaux d’un kilomètre de route supplémentaire sont liés à l’usage de cette route, il est donc important d’étudier avec rigueur la pertinence et l’intérêt de la création d’une nouvelle voirie.«
Ce type de projet est l’exemple même du projet nuisible pour la biodiversité et le climat qu’il nous faut remettre en cause. Nous voterons donc contre cette délibération.