Intervention d’Anne Mikolajczak,
pour le groupe écologiste Europe Ecologie Les Verts –Génération.s
5minutes pour parler d’égalité c’est peu
M. le président, chères collègues
Vous nous présentez le rapport annuel sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
Avant de commencer à vous parler du fond, j’aimerais vous parler de la forme et de mon étonnement quant à voir dans tout le document les femmes mises entre parenthèses. Je m’explique, vous écrivez agent(e) avec le E entre parenthèses. En cohérence avec ce que je vous demandais lors la commission du règlement intérieur et que vous avez accepté, pouvez-vous svp les remplacer par les agents et les agentes ?
Les données font état d’un effectif départemental largement féminisé, 72%. Ce qui n’est pas étonnant compte tenu de la part importante des filières sociale, médico-sociale et administrative. Et il est comparable au taux des autres départements
Ce rapport nous permet de pointer un certain nombre d’inégalités : l’accès aux CDI nettement moins facile pour les femmes, le recours au temps partiel 4 fois plus important pour les femmes, moins de promotion interne pour les agentes et le taux d’encadrantes qui est nettement inférieur au taux de féminisation de la collectivité et qui diminue au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.
La bonne nouvelle de ce rapport annuel concerne l’utilisation effective du congé paternité.
La moins bonne, c’est la persistance des écarts de salaires en défaveur des femmes, tant pour les fonctionnaires que pour les contractuelles et notamment sur la catégorie A. Ces écarts se retrouvent quant aux traitements des heures supplémentaires qui sont rémunérées dans la filière technique, donc masculine et « récupérées », enfin si elles y arrivent dans la filière sanitaire et sociale, donc féminines.
Ce constat appelle à élaborer un plan de rattrapage salarial pour qu’enfin cesse cette violence qu’à travail égal, les femmes soient moins bien payées.
Nous saluons la mise en place d’un dispositif de signalement contre les violences sexistes et sexuelles. Par contre, nous sommes surpris du peu de signalements évoqués. Quelle communication est faite aux agents et agentes pour pouvoir saisir ce dispositif ? Quelle formation est-elle faite auprès des agents et agentes qui recueillent les témoignages ?
Pour terminer sur ce volet, j’aimerais vous faire une proposition. Ne pourriez-vous pas créer une « commission égalité professionnelle » Commission qui pourrait réfléchir à des moyens d’actions pour réduire les inégalités, garantir l’égal accès aux différents métiers mais aussi à la communication autour de ces questions.
Dans la 2ème partie, vous nous présentez les politiques menées par le conseil départemental sur son territoire.
Toutes les interventions dans les collèges nous paraissent bienvenues, même si nous regrettons que tous les collèges ne s’inscrivent pas dans ces actions. Le département pourrait, par exemple, initier une opération intitulée « la semaine de l’égalité » en coopération avec l’Education Nationale et qui permettrait à chaque collège d’être sensibilisé.
Dans le rapport, vous évoquez les projet numériqu’Elles et industri’Elles projets portés par l’Académie de Lille, nous pourrions développer un projet autour de l’orientation des collégiennes pour les encourager à sortir des schémas sociétaux et élargir leurs choix.
Quant aux séances d’éducation à la vie sexuelle et affective, sont-elles bien effectuées dans tous les collèges de notre département et par quelles associations ?
Quant à lutte contre les violences faites aux femmes, nous saluons l’engagement du département, mais ne pourrions-nous pas faire plus ? Seulement 8 logements d’urgence pour le département le plus peuplé de France ? Et je n’ai pas vu dans le rapport l’engagement du Nord quant au téléphone grave danger, qui permet pourtant de sauver des femmes.
Les actions concernant l’inclusion sociale des femmes, le développement de leurs compétences et leur accès à l’emploi pourraient ne pas seulement être des initiatives locales mais bien une politique départementale. Les freins à l’emploi des femmes sont nombreux notamment pour celles vivant loin des accès aux transports, mais aussi celles très éloignées de la qualification.
Vous terminez votre rapport sur le plan d’action départemental 2021/2023, les 6 grandes résolutions vont dans le bon sens, mais il me semble que l’analyse en 2023 montrera que l’ambition n’était vraiment pas à la hauteur des enjeux
Afin de garantir une égalité réelle entre les femmes et les hommes, le groupe écologiste appelle donc à la mise en place :
- D’un budget sensible au genre : outil puissant pour comprendre en quoi les politiques publiques sont genrées et agir en faveur de l’égalité et permettant de rectifier les inégalités entre les hommes et les femmes en matière de politiques publiques (sport, jeunesse et éducation populaire).
- D’une vice-présidence dédiée à l’égalité femmes-hommes : signal fort qui permettrait d’assurer la transversalité des politiques départementales.
- D’une véritable communication autour du 8 mars « journée internationale de lutte pour les droits des femmes » et du 25 novembre « journée internationales de lutte contre les violences faites aux femmes » avec des actions spécifiques organisées sur tout le territoire pour plus d’égalité et moins de violences.