Vote POUR du groupe écologiste EELV – Génération.s
Intervention de Simon Jamelin
Monsieur le Président, chers collègues,
10 % des habitants du Nord ont un dossier de prise en charge auprès de la Maison départementale des personnes en situation de handicap, que ce soit pour une prestation financière ou une aide humaine. Souvent les deux.
10 % de nos habitants dépendent de la MDPH pour se déplacer, se loger, apprendre.
Nous saluons l’effort fait par la MDPH pour maintenir les délais de réponse dans un délai de 4 mois. Mais si ce délai est stable et raisonnable, on peut interroger la qualité des réponses apportées.
Les notifications de la MDPH sont souvent mal acceptées par les usagers. Refus incompris, sentiment de sous dotation en aide humaine dans les plans de
Compensation du Handicap, aides techniques perçues comme sous évaluées.
Comment leur donner tort? En industrialisant le proces de traitement des dossiers la MDPH oublie sa mission d’accompagnement et laisse des usagers seuls face aux décisions. Je vous engage à tenter de joindre la MDPH par téléphone pour demander une explication sur une notification.
Si la MDPH est autonome, les manques relevés par les associations d’usagers trouvent leur explication dans le financement qui lui est alloué. Et dans la volonté assumée de freiner l’accès au droit des personnes en situation de handicap.
Dans un rapport de 2018, vous affichez votre volonté de « contenir la montée en charge de la Prestation de Compensation du Handicap ». Si on traduit, vous affichez votre volonté de diminuer les aides perçues pour absorber l’impact financier de l’arrivée de nouveaux bénéficiaires tout en mettant en place un système de frein à l’augmentation du nombre d’usagers.
Combien de personnes en situation de handicap se sont vues notifier une baisse de droits, ou sous-évaluer leurs besoins? Combien de personnes se sont vues proposer une aide technique alors qu’elles avaient besoin d’une aide humaine? Combien d’enfants auraient besoin de plus de temps avec leur AVS?
Notre institution en faisant le choix d’assumer une gestion de ce que vous appelez des coûts et que nous appelons des aides manque à son obligation de solidarité envers toutes les personnes en situation de handicap exprimée dans la loi de 2005.