4.3 – Avenant mobilités du Contrat de Plan Etat-Région 2021-2027 Rapport n° DFCG/2025/202 – Abstention – Intervention de Céline Scavennec
Monsieur le Président, chers collègues,
Le volet « mobilité » du CPER arrive enfin au vote de cette assemblée. Pourquoi si tardivement ? Est-ce parce que vous avez perdu, Monsieur le Président, tous vos arbitrages sur les projets routiers ? Nous nous souvenons de vos propos ici il y a deux ans : on aurait la RD 642 dans le CPER avec des co-financements de l’État et de la Région, ainsi que le doublement de la RD 500… et au final rien. Seul le contournement de Maubeuge est maintenu dans la continuité du précédent CPER et surtout parce que c’est l’État lui-même qui a soutenu le passage en 2×2 voies de la RN2 dans le cadre du pacte SAT.
En ce qui nous concerne, nous sommes toujours réservés sur l’opportunité de ce contournement vue l’ampleur des destructions de l’environnement et du cadre de vie au Nord de Maubeuge et vers la Belgique pour un bénéfice très incertain.
C’est la raison de notre abstention sur ce vote.
Car la ligne directrice de ce CPER est claire : à partir de maintenant, la priorité est donnée au ferroviaire et non à la route pour la desserte des territoires. Nous vous invitons, Monsieur le Président, à en prendre acte et à en tirer profit : renoncez à vos nouveaux projets routiers, que vous devrez financer seul à 100 %, consacrez la totalité du budget voirie vers l’entretien des routes existantes, les aménagements cyclables et la sécurité routière.
Je voudrais aussi souligner un autre sujet d’insatisfaction de ce volet « mobilité » du CPER,, c’est le SERM pour Service Express Régional Métropolitain. Avant on parlait de « RER métropolitain », ça existe dans toutes les grandes villes d’Allemagne depuis longtemps, pendant ce temps ici on change l’accronyme. Donc depuis la loi du 27 décembre 2023, l’État encourage et accélère le développement des projets de SERM.
C’est un enjeu écologique et économique majeur pour l’avenir de notre territoire : ce SERM doit permettre de résoudre les problèmes quotidiens de congestion routière autour de la Métropole et leur cortège de pollution de l’air. Près de 1000 décès chaque année sont dû à la mauvaise qualité de l’air dans la métropole.
Le SERM, c’est un enjeu énorme de développement économique des territoires autour de Lille : Il n’y a pas assez de logements dans la MEL et on ne pourra pas en mettre plus indéfiniment. Dans ma commune de Mons-en-Baroeul, on sature de cette bétonisation et on a besoin de respirer. En parallèle il n’y a pas assez d’emplois dans le bassin minier. Mais le SERM ne résoudra pas les déséquilibres régionaux. Comme l’a dit Stéphane Baly au Conseil de la MEL lors du vote de cette même délibération : « Déplacer la moitié des habitants du bassin minier vers Lille deux fois par jour n’est pas une solution. Avant le projet de transport, nous avons besoin d’un projet d’aménagement qui permette le développement des centres urbains du bassin minier et diminue l’hyper centralisation des emplois sur la métropole. Sans ça, le SERM ne fera que renforcer la métropolisation. »
C’est le même débat que nous avions ici même lors du vote du budget sur les solidarités territoriales et je me souviens que M. Belleval, du fait de son expérience à Hazebrouck était plutôt d’accord. Il faut que le Nord prenne toute sa place dans les débats sur le SERM : un projet à 10 milliards d’euros mérite qu’on se l’approprie au service de tous les Nordistes, pas seulement les métropolitains, et c’est une élue du cœur de la métropole qui le dit.
Je vous remercie