Commission Locale d’Information de Gravelines – Subvention à l’association AGATE Côte d’Opale

Commission Locale d’Information de Gravelines – Subvention à l’association AGATE Côte d’Opale Rapport n° DTT/2023/217 

Pour – Intervention de Simon JAMELIN

Monsieur le Président, 

Monsieur le Vice Président, 

Le Groupe écologiste votera pour cette subvention à l’association AGATE Côte d’Opale, pour le fonctionnement de la Commission Locale d’Information de Gravelines en 2023 au vu des actions en matière de sûreté nucléaire mises en œuvre par la CLI.

Cette délibération assure que “si les deux premiers réacteurs EPR2   devraient être construits sur le site de Penly en Normandie, c’est le site de Gravelines qui devrait accueillir les deux suivants”.

Les annonces d’Emmanuel Macron en 2021 marquent le retour de projet de construction de nouveaux réacteurs EPR2. Six réacteurs sont annoncés dans un premier temps, avec une étude portant leur nombre total potentiel à 14 réacteurs. Notons que ces 14 réacteurs ne compenseront pas les fermetures des centrales en fin de vie (bien que certains s’imaginent les prolonger à 60 ou même 80 ans) et que la part de l’énergie nucléaire dans le mix français sera alors de moins de 50 %. Tous les scénarios envisagés (RTE, ADEME, Négawatt) prévoient que les énergies renouvelables fourniront l’essentiel de l’électricité en complément à une politique de sobriété et d’efficacité limitant les futurs besoins.

Cette énergie se retrouve cantonnée aux marges de la production électrique mondiale, entre zéro et 10% de la production électrique dans les scénarios compatibles avec l’Accord de Paris de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), du GIEC et même de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA).

La tentative de relance actuelle du nucléaire ne répond pas à l’urgence des changements climatiques.

Une partie de l’industrie française s’est déconsidérée en poursuivant cette chimère symbolisée par le chantier de l’EPR de Flamanville dont les 17 milliards d’euros ont été épinglés par la Cour des comptes en 2020. Elle a été accompagnée par le pouvoir en place qui a accepté, pour masquer leurs échecs techniques et financiers, une dégradation possible de la sûreté du parc existant en voulant la disparition de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) contre l’avis des salarié·es. Cette évolution signerait la fin du système qui sépare la décision de l’expertise, spécificité de la sûreté en France et rouage de l’indépendance des contrôleurs.

Les coûts induits par les dispositifs et procédures de sûreté posent la question de la viabilité économique du modèle. Soit nous diminuons nos exigences de sûreté pour diminuer les coûts et rendre ce modèle rentable au mépris de la protection des risques, soit nous maintenons le niveau de sûreté, et le parc nucléaire fonctionne avec une capacité grandement diminuée et insuffisante. La question qui se pose aujourd’hui est claire : sommes-nous prêts à diminuer nos exigences de sûreté pour rendre le modèle nucléaire rentable ?  Pour nous, c’est non.