Contrat Départemental de Prévention et Protection de l’Enfance

2.2 – Contrat Départemental de Prévention et Protection de l’Enfance : rapport d’exécution 2024 et validation du contrat 2025-2027 Rapport n° DGAEFS-SG/2025/297 – Vote contre

Intervention de Maël Guiziou

Dans la continuité des propos de ma collègue Stéphanie Bocquet, je m’exprime ici sur le contrat départemental de prévention et de protection de l’enfance 2025-2027.

Tout d’abord, nous saluons sans réserve la création de 15 places pérennes de mise à l’abri pour les jeunes filles Mineurs Non Accompagnées en recours de minorité dans le cadre de ce contrat. Ce dispositif est une avancée notable, financée par l’Etat. Cela reste cependant loin d’une solution pour tous les MNA en recours, alors qu’il existe actuellement un campement de 70 jeunes au parc Barbusse à Lille. Année après année aucune solution pérenne n’est trouvée pour ces campements. C’est insupportable

Si notre groupe salue le fait que les objectifs prioritaires du contrat départemental de prévention et protection de l’enfance 2025-2027 soient la prévention et la qualité de prise en charge, nous déplorons le manque de moyens alloués par le Département mais aussi et surtout par l’Etat, l’ARS et l’Académie du Nord, face aux besoins criants en prévention et protection de l’enfance dans notre département.

Ce contrat permettra-t-il d’améliorer substantiellement la situation? Pourra-t-on faire face aux besoins listés dans le rapport Santiago? Nous ne le pensons pas. Nous voyons même que ce contrat marque un relatif désengagement de l’Etat, l’engagement de l’Etat baissant de 9% par rapport au contrat 2024, très loin des enjeux pourtant bien identifiés.

Par ailleurs, nous sommes consternés par les éléments de langage de Madame Tonnerre, Vice-présidente en commission thématique qui déclarait en substance que “quand on tape sur l’ASE, on tape sur les enfants placés”. Rien n’est plus faux : pointer les défaillances de l’ASE pilotée par l’Etat et le Président du Département ne stigmatise en rien le vécu des enfants placés mais vise simplement à vous mettre face à vos responsabilités. 

Les défaillances de la protection de l’enfance ont des conséquences concrètes: quand une mère d’un enfant en bas âge est en demande d’aide et que le département tarde de longs mois à mettre en place un suivi éducatif renforcé IEAD-R, c’est la mère comme l’enfant qu’on met en danger. Ce type de retard de prise en charge entraîne régulièrement des placements, alors que cela aurait pu être évité. 

Ce type de situation dramatique n’est pas isolé, les professionnels du département, des structures partenaires, les juges des enfants, les personnels médicaux, le constatent au quotidien.

Ne voyant pas de moyens à la hauteur des besoins criants en prévention et protection de l’enfance dans ce contrat,  le groupe écologiste votera contre cette délibération. Je vous remercie.