5.1 – Rapport 2025 sur la situation du Département en matière de développement durable – année de référence 2024 Rapport n° DGS/SG/2025/33
Prend Acte – Intervention de Maël Guiziou
Monsieur le président,
Mes chers collègues,
Ce rapport de développement durable vient de façon rituelle faire le point sur la politique Nord durable et la mise en œuvre de la stratégie du Département en la matière.
Que dire ?…
Pour commencer il y a l’écart entre le discours et les faits. Les faits sont têtus : nous nous éloignons inexorablement d’une trajectoire compatible avec les limites planétaires. Nous nous dirigeons tout droit, collectivement, vers l’abîme climatique et l’extinction de la biodiversité. Notre département ne sera pas une île, nous n’en sortirons pas miraculeusement épargnés.
Que faisons-nous face à cet enjeu civilisationnel ?
Bien peu. La dernière page de ce rapport de développement durable montre clairement le décalage entre notre objectif de neutralité carbone et la trajectoire d’émission. L’écart est croissant et on voit mal comment les actions de la collectivité permettent à ce stade d’y remédier. Et dire cela, ce n’est pas nier l’engagement réel des agents de la collectivité dans le cadre du PDA. Nous espérons que la délibération prévue en juin prochain sera à la hauteur de cet enjeu et permettra de “recoller à la trajectoire de neutralité carbone”.
Je ne reviendrai pas longuement sur l’engagement numéro 8, “accompagner les acteurs du territoire pour mettre en place le Zéro Artificialisation Nette”. Les discours tenus ici par votre exécutif, les politiques d’aménagements, notamment routiers, et le détricotage de ce dispositif par vos amis parlementaires rendent cet objectif un brun incongru. L’éloignement de la stratégie du ZAN associée aux baisses de financement des espaces naturels sensibles votées à ce conseil font que notre collectivité, loin de se porter en protecteur de la biodiversité, participe à sa dynamique d’extinction.
Concernant les cantines, nous regrettons l’absence de respect de la loi Egalim. La labellisation “Ici, je mange local” n’est pas suffisante et elle sert trop souvent de cache-misère. Rares sont les collèges qui respectent réellement la loi, c’est à dire 50% de produits de qualité, dont au moins 20% de produits biologiques : seuls 4 collèges ont atteint 20% de produits bio ! Nous manquons d’outils de pilotage qui permettraient vraiment d’appliquer la loi et les contraintes budgétaires sur les établissements les poussent à remettre en cause les quelques avancées.
Sans portage politique fort, nous craignons que ce document ne reste qu’un texte programmatique un peu abstrait, décalé des politiques réelles et de la réalité de la crise.
Je vous remercie.