Désaffectation de logements de fonction pour les enfants de l’ASE

2 – Demande de désaffectation de l’usage du service public de l’Enseignement de huit logements de fonction de collèges et de leurs dépendances Rapport n° DI/2024/160

Pour – Intervention de Simon Jamelin

Cette délibération prévoit la création de 66 places supplémentaires pour des enfants confiés à l’ASE au sein de logements de fonction de collèges et de leurs dépendances.
Le groupe écologiste salue et soutient ces créations de places supplémentaires, qui s’inscrivent dans les 172 places supplémentaires que vous avez annoncées déployer d’ici fin septembre, c’est pourquoi nous voterons pour cette délibération.

Pour autant, ces créations de places restent insuffisantes, pas à la hauteur des besoins, quand vous reconnaissez vous-même que 232 enfants sont actuellement sans solution de placement dans notre département ! Et c’est sans compter les trop nombreux enfants pour lesquels les placements ne sont pas pérennes. 
Vous prévoyez 47 millions d’euros supplémentaires en 2024 pour l’ASE, mais au final on constate que seulement 16 millions d’euros relèvent vraiment d’une politique volontariste, le reste étant lié au rattrapage du Ségur pour les associations partenaires et l’application d’obligations légales.

Pour le groupe écologiste, il nous faut sortir de la gestion de crise et des mesures curatives d’urgence pour agir au maximum en prévention. Nous déplorons donc que les moyens que vous allouez aux outils de prévention soient en baisse de 6 millions d’euros entre 2023 et 2024. Plus globalement, les baisses de subventions aux associations partenaires, depuis plusieurs années maintenant, ont mis à mal le maillage social de proximité des acteurs de la prévention.
Nous dénonçons également votre nouvelle consigne demandée aux agents du Département de ne plus apporter d’aides d’urgence telles que l’allocation mensuelle d’aide sociale à l’enfance (AMASE) aux foyers allocataires du RSA qui se seraient vu suspendre leur allocation RSA.

Sortir de la gestion de crise suppose aussi de revenir sur la réorganisation de la DG Solidarités qui a complexifié la chaîne hiérarchique et promeut une logique dite de « silo »  au détriment de la transversalité et de  l’approche globale du travail social sur le terrain. Cela suppose aussi de repartir des 122 propositions de la Mission d’information et d’évaluation relative à la politique départementale de l’enfance faites en 2020.

Enfin, s’agissant de l’Aide Sociale à l’Enfance, comment ne pas évoquer à nouveau la situation dramatique des Mineurs Non Accompagnés en recours de minorité à Lille qui dorment toujours à la rue faute de prise en charge par le Département ! Suite à nos nombreux courriers et interpellations restées sans réponses, nous appelons une nouvelle fois à ce qu’un tour de table avec l’ensemble des pouvoirs publics concernés (Préfecture, Département du Nord, Métropole Européenne de Lille et Ville de Lille) soit engagé afin d’envisager, pour ce public des jeunes en recours de minorité, la création d’un dispositif proposant des places d’hébergement et un accompagnement adapté (alimentation, santé, suivi socio-éducatif).