Question d’actualité sur la situation de l’association SOLFA et son partenariat avec le Département du Nord

Question d’actualité sur la situation de l’association SOLFA et son partenariat avec le Département du Nord, portée par Maël GUIZIOU

Monsieur le Président,

Madame la Vice-présidente en charge de l’Enfance, famille, jeunesse,
Madame la Conseillère déléguée à la lutte contre les violences intrafamiliales,

Les violences faites aux femmes et les violences intrafamiliales constituent un fléau dans notre pays et plus particulièrement dans notre département du Nord. On compte encore 5509 cas de violences sexuelles dans le Nord en 2024, en hausse de 6% par rapport à 2023. On compte encore 144 féminicides en France en 2025 (du 1er janvier au 20 novembre 2025), et ce sans compter les “suicides forcés”, ces suicides de femmes qui y sont conduites du fait de violences psychologiques au sein de leur couple. 

Pour faire face à ce fléau, les associations mais aussi les politiques publiques sont essentielles.

Dans ce contexte, l’association SOLFA (Solidarité Femmes Accueil), créée en 1947, une des principales associations de lutte contre les violences faites aux femmes dans la métropole lilloise et dans le Nord, connaît une réorganisation interne de ses services depuis le début d’année 2025.

Auparavant structurée en trois pôles : violences faites aux femmes, hébergement et insertion, et protection de l’enfance, SOLFA s’organise désormais en six branches, faisant éclater le pôle violences faites aux femmes. 

Force est de constater que cette réorganisation interne s’accompagne d’un climat délétère qui affecte le fonctionnement et les missions de l’association, comme le relaient plusieurs articles de presse.

Entre janvier et octobre 2025, ce sont ainsi plus d’une trentaine de salariés qui ont quitté SOLFA : 18 salariés ont démissionné, 7 licenciements ont été prononcés, 6 ruptures conventionnelles, et 10 fins de contrats ont été signés.

Et en septembre, la Fédération nationale Solidarité Femmes a suspendu son agrément à SOLFA. En conséquence, les femmes appelant le 3919 ne sont plus orientées vers SOLFA et l’association perd un soutien à hauteur de 100 000 euros, comprenant notamment le financement de nuits d’hôtel et de billets de train.

Cette réorganisation interne inquiète aussi dans la mesure où elle marquerait un changement profond du projet associatif de l’association, la mention d’une association accompagnant les femmes victimes de violences ayant été remplacée par l’expression “femmes vulnérables” dans les offres d’emplois de l’association, tandis que le logo 3919 du numéro d’écoute nationale pour les femmes victimes de violences et leurs proches n’est plus présent sur l’intégralité des supports de communication de l’association.

Le président de l’association SOLFA affirme que cette restructuration interne n’a pas été engagée à son initiative mais qu’elle a été décidée par le Conseil d’administration à la demande de l’Etat et du Département du Nord, principaux financeurs de l’association. Des salariées issues du pôle violences faites aux femmes affirment quant à elles que la demande des financeurs visait surtout à corriger la communication de l’association mais n’impliquait pas de restructuration. 

Considérant qu’avec les actions menées par SOLFA, le Département sauve des vies.

Monsieur le Président,
Madame la Vice-présidente,
Madame la Conseillère déléguée,

En tant que premier financeur de SOLFA, que compte mettre en place le Département du Nord pour trouver des solutions aux difficultés rencontrées par l’association ?

Je vous remercie.