Prise de parole de Maël Guiziou :
Je suis Maël Guiziou, conseiller départemental du groupe écologiste au département du Nord et conseiller municipal à la ville, dans l’opposition.
Nous déplorons la situation de grande précarité liée au flou juridique des MNA en recours de minorité : n’étant ni reconnus mineurs et donc pris en charge par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance du Département, ni reconnus majeurs et donc pris en charge par les services d’hébergement d’urgence de l’Etat.
Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies estime pourtant que le temps du recours devant le Juge des Enfants pour obtenir la reconnaissance de leur minorité, les jeunes dans cette situation doivent être considérés mineurs et protégés comme tels par le Département.
Nous demandons toujours qu’un comité de suivi avec l’ensemble des pouvoirs publics concernés (Préfecture, Département du Nord, Métropole Européenne de Lille et Ville de Lille), les associations et les jeunes soit mis en place afin de trouver des solutions de court terme pour le campement du parc Barbusse et de créer un dispositif partagé de long terme proposant des places d’hébergement et un accompagnement adapté (alimentation, santé, suivi socio-éducatif).
Nous demandons au maire de Lille d’écrire au Préfet, au président du Département et au président de la MEL avec une date précise à laquelle ils sont invités à la mairie pour lancer une 1ère réunion officielle du comité de suivi. Et cette invitation doit être rendue publique ! Sinon ce comité ne verra jamais le jour.
La ville de Lille doit prendre cette responsabilité, quand bien même il ne s’agit pas de sa compétence. Nous, élus de gauche, nous ne pouvons pas attendre qu’une initiative comme celle-ci soit prise par d’autres.
L’inaction n’est pas une fatalité : la Métropole de Lyon qui a les compétences d’un Département, a ouvert en 2020, un centre d’hébergement de 100 places pour les mineurs non accompagnés en
recours, co-financé par la Préfecture du Rhône.
L’automne est là. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités et ne peuvent laisser 70 jeunes dormir dans des conditions aussi dégradées, sans que la mairie de Lille ait même ouvert de toilettes à proximité du campement. Les jeunes du parc Barbusse sont obligés d’aller à Lillenium, à 20 min de marche.
Contrairement à 2024, une solution pérenne doit être trouvée par les pouvoirs publics, notamment la préfecture et le département, qui sont pleinement responsables de la situation. Comme l’année dernière nous serons à vos côtés dans les mobilisations et dans les institutions en interpellant le département, la ville et la métropole, en commission et en conseil, sur l’hébergement et les procédures d’évaluation des minorités.