Projet Éducatif Départemental du Collégien 2025

3.3 – Projet Éducatif Départemental du Collégien 2025 (PEDC) – Rapport n° DC/2024/293

Vote Contre – Intervention d’Anne Mikolajczak

Monsieur le Président,
Madame la vice-présidente,
Chèr.es collègues,

Vous nous proposez d’échanger aujourd’hui autour du Projet Éducatif Départemental du Collégien 2025 et nous sommes extrêmement inquiets quant à l’avenir du dispositif.

Initialement, le budget du PEDC était fixé pour une période de trois ans, offrant ainsi aux équipes pédagogiques une stabilité financière et une visibilité, essentielles à la planification des projets éducatifs. 

Désormais, les établissements devront attendre décembre l’éventuelle subvention annuelle. La pédagogie nécessite de l’anticipation et une continuité indispensable aux enseignants et élèves. Vous ajoutez de l’incertitude avec la crainte d’une réduction progressive du budget. Ce passage à une programmation annuelle reflète une gestion des politiques publiques axée sur des ajustements budgétaires immédiats, d’une vision à court terme au détriment d’une démarche co-construite, inclusive et durable.

Nos inquiétudes sur l’avenir du PEDC se confirment surtout avec la baisse de son budget 2025 : celui-ci passe de 2,1 millions d’euros à quasiment 1 million, soit une réduction de 52%. Cette baisse de moitié limite les possibilités de projets éducatifs et d’activités culturelles, affaiblissant nécessairement l’attractivité des collèges publics. À l’heure actuelle, des projets éducatifs pour cette année scolaire ont déjà dû être annulés.

Plus globalement, nos craintes se portent sur l’avenir des collèges publics du Nord.

Nous le rappelons, le groupe écologiste regrette que des coupes budgétaires importantes soient faites dans le domaine éducatif. L’éducation n’est manifestement pas votre priorité.

La baisse du PEDC mais plus globalement la baisse des dotations aux collèges publics illustre ce choix politique. Le budget global des collèges publics passe de 37,2 millions en 2024 à 26,5 millions en 2025, soit une baisse de 30% que vous attribuez à la diminution des coûts énergétiques. Cependant, il est peu probable que cette seule raison justifie une telle réduction, d’autant que la part élève diminue de 7,5 à 6,5 millions, soit la perte d’un million d’euros pour les projets pédagogiques des établissements. Vous demandez donc aux collèges publics de contribuer à l’effort financier du département, cependant quelle garantie avons-nous qu’un effort similaire sera demandé aux collèges privés ?

Avec l’État qui baisse drastiquement le budget de l’Education Nationale en participant au plan d’économie du gouvernement à hauteur de 690 millions, avec la baisse annoncée des dotations aux collectivités qui vous amène à réduire la ligne dédiée à l’éducation, c’est la double peine pour les collégiens du Nord.

Dans ce contexte de tensions et de coupes budgétaires, les conseils d’administration sont particulièrement préoccupés : les dotations actuelles et celles à venir vont fragiliser l’ensemble du modèle éducatif public du Nord, alors que les attentes de la communauté éducative restent élevées. Plusieurs acteurs nous ont fait part de leurs inquiétudes, en particulier pour les établissements dont le budget a été réduit de moitié, voire parfois même jusqu’à 84%, entre 2024 et 2025. Nous vous rappelons que le CDEN s’est prononcé contre toutes vos propositions quant au calcul de la dotation. Et que le risque est grand que de nombreux CA de collèges ne votent pas le budget.

En conclusion, le groupe écologiste exprime ses profondes inquiétudes face aux orientations budgétaires prises par l’exécutif, que le PEDC illustre aujourd’hui. La réduction massive des financements éducatifs traduit des choix de priorités que nous dénonçons fermement.

L’éducation ne devrait jamais faire l’objet d’ajustements budgétaires, particulièrement dans un contexte où les établissements sont déjà confrontés à des défis croissants. Ces coupes affaiblissent notre système éducatif public et envoient un signal inquiétant aux familles, élèves, équipes pédagogiques : non, le Nord n’est plus là.

Nous demandons un réengagement clair et pérenne pour l’avenir de nos collèges et de nos jeunes, car l’éducation doit rester un investissement prioritaire, et non une variable d’ajustement.