Mobilisation des agriculteurs : face à un système agricole à bout de souffle, changeons de modèle !

Les agriculteur.ices bio de la région Hauts-de-France se mobilisent ce mercredi 7 février 2024 pour dénoncer la suspension du plan EcoPhyto par le Gouvernement, mais aussi le manque d’aides et de politiques ambitieuses sur le bio.

Le groupe écologiste au Département du Nord soutient cette mobilisation des agriculteur.ices bio. Elle est pour nous l’occasion de rappeler plus globalement notre vision de l’agriculture dans cette période de mobilisation des agriculteurs. 

Nous entendons la colère du monde agricole, et appelons à un changement de modèle. En 2023, 18% des foyers agricoles sont sous le seuil de pauvreté. L’endettement moyen atteint 200 000€, alors qu’un agriculteur se suicide tous les 2 jours.

Certains agriculteurs ont le sentiment que leur mode de production est menacé par les normes environnementales alors qu’il l’est par des politiques libérales soutenues par la droite et par la captation de richesses des entreprises de l’agrobusiness et de la grande distribution. Cette mobilisation révèle une crise profonde de la rémunération et de la reconnaissance des paysans

Au niveau européen, national et régional, les élu.es écologistes défendent : 

  • l’application de la loi Egalim pour une juste rémunération des agriculteurs, 
  • une réorientation des aides agricoles (en fonction du nombre de travailleurs et pas du nombre d’hectares) et de la politique commerciale (moratoire sur les traités de libre-échange agricole) 
  • un soutien à l’installation et au développement de projets agroécologiques (notamment par les paiements pour services écosystémiques (protection de l’eau, développement de haies, pratiques sans pesticides…)). 

Au Département du Nord, notre groupe défend : 

  • Le renforcement de l’approvisionnement en produits bio locaux dans les cantines des collèges et services départementaux, quand ils ne représentent que 3,5% des approvisionnements en moyenne en 2021.
  • Le soutien aux acteurs défendant des pratiques agricoles vertueuses : agriculture biologique, agroforesterie, développement de cultures résilientes adaptées aux impacts grandissants du changement climatique et des équipements hydro-économes 
  • La préservation des terres agricoles en suspendant le soutien aux projets d’aménagement du territoire entraînant artificialisation des sols et étalement urbain, tels que de nouvelles routes départementales. Nous proposons également la mise en place de périmètres de protection d’espaces agricoles et naturels périurbains (PEAN), notamment sur les aires d’alimentation en eau potable, comme celui qui va se mettre en place sur le territoire des communes « gardiennes de l’eau » de la Métropole Européenne de Lille. Ces périmètres de protection foncière, définis en partenariat avec les communes volontaires et la Chambre d’agriculture, garantissent aux communes et aux agriculteurs que ces terres sont, sur le long terme, réservées à une activité agricole. Des programmes d’actions sont associés à ces périmètres pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs, appuyer les modes d’exploitation respectueux de l’environnement et la protection de la ressource en eau.

Pour aller plus loin : 

Pour une agriculture des gens et du vivant – Propositions des groupes parlementaires écologistes pour la Loi d’Orientation et d’Avenir Agricoles