Le 15 août, la capitale afghane, Kaboul, est passée aux mains des Talibans après vingt ans de présence américaine, d’intervention de la communauté internationale. Le pire est à craindre pour le peuple afghan, et notamment les femmes afghanes, principales victimes de ce régime.
Pour rappel, entre 1996 et 2001,sous le régime Taliban, les femmes n’avaient pas le droit de s’instruire. Interdiction également d’apparaître en public sans la présence d’un homme. Les lapidations étaient aussi quotidiennes. L’Histoire risque de se répéter. Pour preuve, depuis le début du conflit, dans les provinces déjà administrées par le groupe islamique, de nombreuses écoles ont été fermées. Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, indique que, “parmi près de 250 000 Afghans forcés de fuir depuis la fin du mois de mai, 80% sont des femmes et des enfants”.
En tout état de cause, ce sont des centaines de milliers d’afghans et d’afghanes qui ont d’ores et déjà, fui leur pays, terrorisés et laissant derrière eux tout ce qu’ils avaient.
Dans ce contexte, les réactions sont nombreuses, mais les engagements concrets pour accueillir dignement ces réfugié·es sont plus rares.
De nombreux élu·es de collectivités locales en ont appelé aux valeurs de solidarité et de fraternité, si chères à notre département du Nord, et ont mis en place des dispositifs d’accueil.
Plusieurs questions se posent donc :
“En concertation avec la préfecture et les communes, quelles démarches, initiatives ou actions ont été engagées par le département du Nord sur ce sujet ? Quel est le nombre de mineurs afghans arrivés sur notre territoire et qui se retrouvent sous la responsabilité du département ?
Peut-on par ailleurs envisager une adhésion du département du Nord à l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants – ANVITA ?”
Au-delà de la situation des réfugié·es afghan·es, les associations alertent depuis plusieurs mois, sur le besoin de solutions d’hébergement dans notre département, pour les jeunes exilé·es isolé·es.
Des dizaines d’entre eux se retrouvent sans dispositif d’accueil, à Lille ou au-delà de la métropole lilloise, le temps de pouvoir prouver leur minorité et être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.
La mise à l’abri doit être mise en œuvre immédiatement et de manière inconditionnelle pour l’ensemble des personnes se déclarant mineures non accompagnées (sans attendre les résultats de l’évaluation de la minorité et de l’isolement).
Faisons face ensemble à ces urgences humanitaires. Il est de notre devoir de montrer que oui, notre département a les capacités d’accueillir dignement.